English: : Grands batteurs






Cours
Sélection de CD, DVD ou livre

Krupa Gene

Musiciens ou groupes:

and his orchestra, Duke Ellington, Count Basie, Benny Goodman, Johnny Hodges, Buddy Rich, Louie Bellson, Lionel Hampton, Billie Holliday, Fletcher Henderson

Biographie et commentaire

D’origine polonaise, Gene Krupa (1909-1973) est un des premiers batteurs de jazz à être passé par l'étude du tambour classique et militaire américain (avec des rudiments spéciaux comme les "flams taps" par exemple, étrangers de la pratique militaire européenne). Il est un des premiers batteurs à profiter de l’invention du Hi-Hat (pédale de charleston), qu’il maîtrise rapidement à la perfection. On lui doit l'invention des toms accordables avec tirants à vis (1936), ce qui en fait le premier batteur à jouer de véritables mélodies à la batterie. Il collabora aussi avec Avedis Zildjian pour créer la première cymbale splash (petite et très fine, pour le jeu avec baguette et doux, en cabaret), en 1930. La scansion de chaque temps à la cymbale, à l’unisson avec la grosse caisse, la pédale de charleston (temps 2 et 4 seulement), et la caisse claire, pour rivaliser avec la quantité des cuivres de l’orchestre, semble être une technique de son invention, tout comme le "rim shot" qui consiste à frapper la peau simultanément avec le cercle. Les syncopes (parfois mêmes irrégulières en polyrythmie 3 pour 4) au pied droit, lors des breaks ou solos, constituent aussi une de ses marques de fabrique, annonçant déjà la modernité et la liberté prochaine du Be bop au pied droit avec Kenny Clarke. Gene fut le premier batteur moderne (de jazz, avec pédales) à avoir l’honneur de jouer dans une salle de concert classique (Carnegie Hall de New York, avec Benny Goodman, en 1938) et être filmé en solo ("Sing, Sing, Sing", 1937). Benny Goodman avait aussi formé un quartet de jazz mélangeant noirs et blancs, avec Gene Krupa, Teddy Wilson (piano) et Lionel Hampton (vibraphone), ce qui marqua un grand pas pour fonder une identité américaine dépassant les clivages culturels des immigrants et le racisme. Première « star » de la batterie moderne (avec sans doute Chick Webb à la même époque, avec qui il fera des "Battles of the Bands" au Savoy Ballroom de New York), Gene apparait dans des films mettant son jeu en solo en valeur (comme « Shadow Rapsody », dans le film "Beat the Band" (1947), ou "Ball of Fire" (1941) où il joue son propre rôle en exécutant un étonnant solo d'allumettes sur boîte d'allumettes), inspirant nombre de batteurs et de vocations, comme Buddy Rich (avec qui il fera des « Drum Battles » filmés et enregistrés en public), Louie Bellson, Steve Gadd ou Ian Paice. Sa méthode de batterie moderne de 1938 est la première vraiment accomplie de l'Histoire, et décrit déjà la fameuse technique "Moeller" (jeu en alternance de frappes), dont il fut l’élève, à l'aide de photos détaillées, et des exercices avec accents et paradiddles en syncope, qui feront plus tard la base de la batterie jazz-rock d'un Steve Gadd ou d'un Jack De Johnette. Sa méthode reste aujourd'hui encore une référence pour l'apprentissage de la batterie aux Etats-Unis, preuve de son extraordinaire avant-gardisme et présentait au départ surtout un vocabulaire pour permettre au batteur de s'exprimer et d'improviser (comme les gestes, des rudiments classiques américains et originaux (en syncope et polyrythmie notamment, typiques du jazz) et les exercices d'indépendance aux 4 membres élémentaires), en s'attachant à bien décrire des détails invisibles ou incompréhensibles pour un spectateur, aussi grâce à des textes explicatifs nombreux, comme j'ai tenté de le faire dans ma propre pédagogie (sur ce site et dans mes méthodes).

Marc De Douvan, publication: 3 janvier 2006.

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