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Le sommeil est trop souvent considéré par les ignorants comme du vide ou du temps perdu. C'est stupide et arrogant de penser cela: si la nature a doté tous les animaux de cette capacité, ce n'est pas pour rien.

Notez bien de surcroît, que la plupart des mammifères dorment bien plus longtemps que la moyenne des humains actuels (et pas les moins actifs : les félins dorment facilement 15 heures par jour, par exemple).

Le concept de concentration est aussi valable ici : il est évident que quelqu'un qui dort bien sera d'autant plus et facilement " éveillé " et capable dans sa phase d'éveil.

Remarquez enfin que l'être humain plus que tout autre animal, a la capacité de contrecarrer ces instincts naturels et d'acquérir de nouvelles habitudes (c'est une fois de plus le fameux phénomène d'addiction ou peut-être de liberté, en fait). Alors, ne vous fiez pas totalement à vos désirs et sensations en matière de sommeil.

N'ayez pas recours aux drogues (somnifères chimiques) pour vous endormir, si vous êtes sujet aux insomnies. Elles induisent une accoutumance dangereuse et ne sont pas sans danger pour la santé.

Préférez des méthodes comportementales. Exemples :

  • 1 : rituels (gestes symboliques, répétés : exemples : lecture, brossage de dents avant de se coucher, etc.)
  • 2 : relaxation (détente volontaire et consciente des muscles et des pensées, en se focalisant sur une image agréable, ou les sensations de son corps).
  • 3 : évitez un coucher brutal, prenez votre temps et procédez par étapes (exemple : divertissement puis méditation ou relaxation, etc.)
  • 4 : ne ressassez pas des pensées obsessionnelles, négatives et stériles, (" angoisses ") en repensant par exemple à ce que vous considérez peut-être à tord comme des échecs passés ou des risques à venir, et sur lesquels vous ne pouvez influer (attitude de la sagesse stoïcienne).
  • 5 : évitez les boissons excitantes : thé, café, coca, vitamine C, etc. (à prohiber au moins 5 heures avant le sommeil).
  • 6 : évitez les discussions houleuses avec vos proches, avant de dormir (ce n'est pas le moment idéal).
  • 7 : évitez de mangez juste avant de dormir. Il faut au moins 4 heures de jeûne avant le sommeil, pour laisser l'estomac faire sont office et un peu au moins les intestins, car dans certaines phases de sommeil, le système digestif va se ralentir et même se stopper, entraînant, fermentation et gêne (pourrissement des aliments, dérèglement des phases digestives normales, entraînant, mauvaise digestion, mauvaise assimilation et aérophagies, voire infections).
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Certaines traditions, comme en Angleterre par exemple, ont instituées des repas copieux le matin, et pas au réveil (la brutalité du réveil est aussi nocive que celle du coucher), mais lors d'une pause en milieu de matinée. Cette méthode est logique, car elle permet de relancer la " machine " énergétique du corps avec des glucides lents et rapides. C'est le fameux " breakfast " (haricots blancs à la tomate, tartines et confiture, jus de fruit, œufs au plat, bacon et thé ou café, pâtisseries, etc.). Encore à l'inverse des français (qui prennent un petit déjeuner au réveil et très léger (croissants ou tartines)), beaucoup d'anglais mangent par contre très tôt le soir et relativement peu (énergie inutile (transformée en graisse) et mal digérée, quand on dort). C'est le " five o'clock tea" (thé de 5 heures), tradition issue de leurs anciennes colonies en Asie.

A ce propos, il est utile de constater que l'excès d'aliments avant le sommeil entraîne prise de poids (fabrication de graisse sous la peau, pour stocker les glucides inutilisés) et crise de foie (excès de travail du foie, qui stocke les glucides). C'est la méthode utilisée par les sumotoris pour grossir (prise d'un bol de riz avant de dormir et pratique de la sieste).

Pour bien comprendre le phénomène d'accoutumance, il faut une fois de plus se pencher sur le fonctionnement cette fois-ci électrochimique (ou neurochimique) de notre organisme.

Qu'est-ce qu'une drogue ?

Une drogue (ou " stupéfiant ") est une substance chimique artificielle qui se substitue à une hormone, au niveau des récepteurs d'information hormonaux du cerveau. Elle peut tout simplement être constituée d'hormones de synthèse (insuline, adrénaline, endorphine (ou endomorphine), testostérone, progestérone, etc.) ou de molécules s'en rapprochant (morphine, nicotine, théine, caféine, cocaïne, alcool, etc.) et induisant les mêmes effets (le récepteur est " leurré ", il croit reconnaître une hormone).

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Qu'est ce qu'une hormone ?

C'est une molécule chimique qui est produite et envoyée dans le sang par une glande spécifique (hypophyse par exemple), et qui est détruite en transmettant son information au cerveau ou un autre organe. La production de cette hormone peut être commandée par le cerveau ou un système plus mécanique (végétatif, indépendant de la volonté) ou pour transmettre une information au cerveau. Elles jouent donc le même rôle que les nerfs.

On peut dès lors se demander à quoi elles servent ?

Elles sont utiles parce qu'elles sont justement différentes dans leur approche de transmission, et ceci, principalement sur le plan temporel.

En effet, le nerf propose une transmission de type électrique, qui est quasi instantanée. Il est donc idéal pour contrôler des mouvements musculaires ou donner des information précises et immédiates (vue, ouïe, toucher, lésions, etc.).

L'hormone, elle, est diffuse, lente et progressive dans son approche. Il y a en effet un grand nombre de molécules " déchargées " au même moment et elles n'arrivent pas en même temps au niveau des récepteurs, à cause du chaos induit par le flux sanguin (aquatique) et la complexité du réseau de cheminement (il y a toujours de multiples voies sanguines pour arriver au même endroit, un peu comme le réseau routier d'une immense ville).

L'intérêt de cette lenteur est d'abord la douceur d'utilisation. Sans elles (et en imaginant une créature qui substituerait toutes les fonctions hormonales par des fonctions nerveuses, ce qui n'existe pas), nous serions soumis à des secousses nerveuses perpétuelles, et les organes seraient contraints à des démarrages et arrêts brutaux d'activité, ce qui n'a jamais existé dans la nature, car la transmission chimique des informations entre organes est antérieure à la transmission électrique, au niveau de l'évolution des espèces (à ce titre on peut considérer que les plantes possèdent une forme de pensée, car elles réagissent à leur environnement grâce à un système chimique qui s'apparente au système hormonal).

Un deuxième intérêt est l'inertie. En l'absence de stimulus, les nerfs ne proposent en principe (il existe des pathologies dues à la lésion de nerfs, comme les " acouphènes ", voir à " blessures "), aucune information. Or il peut être utile, d'avoir un arrêt progressif d'information et non brutal, ce qui serait violent et dommageable (la violence est une question de contraste plus que de puissance dans l'absolu) ou tairait l'importance réelle de l'information (exemple : coupure précise et brutale, entraînant la stimulation d'un faible nombre de cellules nerveuses, brûlure brutale (destruction instantanée des terminaisons nerveuses), piqûre (surtout si porteuse d'un poison ou microbe dangereux), etc.).

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Un autre intérêt est justement d'opposer une réaction de rééquilibrage face à l'ingestion de drogues ou autres substances nocives.

Un dernier intérêt (mais il y en a peut-être d'autres), est de palier à des stimulus inutiles du système parallèle que constitue la transmission nerveuse, en s'y opposant (exemple morphine contre une douleur persistante transmise par nerfs).

Une autre caractéristique du système hormonal est qu'il est souvent régit par ce que l'on appelle l'horloge interne. Cela se manifeste par des décharges hormonales à heures fixes, ce qui est très utile pour optimiser des fonctions lentes à mettre en route, comme le sommeil ou la digestion, par exemple. Cette horloge se met en place par l'habitude (c'est évident, autrement le décalage horaire des pays les uns par rapports aux autres poserait un gros problème (en principe, on dort la nuit, où que l'on se trouve)).

Il faut citer enfin une hormone particulière, l'hormone de croissance, qui améliore la régénération des tissus, ralentit le vieillissement et améliore la croissance des enfants, et qui est justement sécrétéenaturellement, en abondance, pendant le sommeil (on ne comprend pas encore bien comment elle arrive à ce résultat, mais c'est un fait constaté) .

Revenons maintenant au phénomène d'accoutumance. L'accoutumance, signifie que l'on finit par ne plus ressentir un stimulus, à cause de sa répétition. Cette capacité (salutaire dans bien des cas : comme la douleur générée par une lésion irrémédiable et chronique) est déjà présente au niveau du cerveau, par un phénomène de réflexes et ou volonté nerveuse inhibitrice. Cela veut dire que par volonté de se défaire d'une sensation gênante ou par réflexe naturel, instinctif, des signaux électriques vont être envoyés vers la source du stimulus pour contredire l'information transmise par le stimulus.

Mais, en règle générale, c'est par les hormones que s'effectue cette inhibition. D'où l'appellation de système électrochimique, car il s'agit ici d'une action conjointe et complémentaire du cerveau, des cellules nerveuses (à transmission électrique) et des hormones (transmission chimique). Il peut aussi y avoir exhibition, c'est-à-dire un accroissement de la sensation (c'est à dire le message décodé par le cerveau, ou émotion), générée au niveau des récepteurs sensoriels, grâce à l'action hormonale (excitants : adrénaline) ou nerveuse (c'est ce qu'on appelle l'attention ou la concentration).

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La prise de drogues chimiques tend à perturber ce subtil équilibre, qui est rapidement et naturellement rétablit par la production et diffusion d'hormones antagonistes (la prise de caféine (excitant), par exemple, induira une surproduction d'endorphine (calmant), et peut-être même à heure précise, si cette ingestion est régulière et quotidienne).

C'est pourquoi quelqu'un d'accoutumé va avoir tendance à augmenter progressivement la dose de drogue ingérée, pour retrouver l'état initial, la sensation de la première prise. Cette escalade peut être fatale. C'est en général ce qu'on pense être le trait caractéristique des drogues dures, alors que la nourriture apparemment la plus anodine peut entraîner le même résultat (maladies cardio-vasculaires avec le cholestérol, diabète avec le sucre, cirrhose ou comas éthylique avec l'alcool, cancer avec le tabac ou la pollution de l'air, etc.).

C'est aussi pourquoi, avec l'arrêt brutal d'une ingestion régulière de drogues, une sensation de malaise s'installe, qui correspond à la décharge des hormones de rééquilibrage (adrénaline en général, sensation de stress, pour les drogues relaxantes (même médicamenteuses, ce n'est qu'une différence de lieu de vente ou de dénomination), ou au contraire endorphine, ce qui provoque un endormissement exagéré, pour l'arrêt brutal d'ingestion d'excitants).

C'est pourquoi il faut observer une période de sevrage progressif, si l'on veut se débarrasser d'une accoutumance, c'est-à-dire diminuer un peu la dose chaque jour jusqu'à l'arrêt définitif, pour éviter les désagréments et contraintes émotionnelles décrites précédemment. Se confronter directement à ces désagréments " brise " souvent toute volonté de sevrage et peut même engendrer un traumatisme, une phobie, une angoisse, susceptibles d'augmenter encore les chances d'échec à la prochaine tentative de sevrage.

Dans nos sociétés avides de performances, la maîtrise de ses émotions apparaît souvent comme un avantage,d'où la grande consommation de drogues de toutes sortes, au sein même du milieu du travail (quelle entreprise ne possède pas sa " machine à café ", par exemple, aujourd'hui ?). Ce qui vient d'être écrit précédemment dans ce chapitre, met l'accent sur les dangers de ces pratiques, dangers accentués par la banalisation et la normalisation (c'est le fameux : " tout le monde le fait ", ou " pourquoi pas moi ? "). J'insiste en outre sur le fait qu'un artiste, qui prétend inventer et créer, se doit d'acquérir une facilité de résistance à toutes les conventions et conformismes, et de développer son esprit critique et la capacité de remise en cause de ses propres habitudes. Le vrai artiste est donc, contrairement à certaines idées reçus, par principe, plus apte à se débarrasser des chaînes et méfaits de l'accoutumance. Mais il est vrai aussi que l'artiste utilisant les émotions elles-mêmes dans la réalisation de son œuvre, il peut être tenté plus qu'un autre, de les instrumentaliser volontairement par l'usage des drogues (beaucoup d'écrivains célèbres ont usés et abusés de cette méthode). Pour ma part, je me permets de mettre l'accent sur un objectif de mérite, pour justifier le rejet de ces béquilles chimiques, quelque soie la qualité artistique de l'œuvre obtenue (qui est en général de toute façon plus ésotérique et égocentrique que vraiment intéressante pour le public, mais ce n'est pas systématique). De toute façon, établir un lien de cause à effet entre une œuvre et la vie intime de son créateur est souvent plus que douteux. Un trait caractéristique commun à tous les grands artistes de l'Histoire, me semble par contre être une grande culture intellectuelle voire physique (ce qui tend à prouver que le mérite est bien déterminant ici, et heureusement, car c'est juste).

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Pour revenir au sommeil, il me paraît important de décrire en outre les différentes phases qui le compose.

Tout d'abord il faut insister sur le fait que dormir, ce n'est pas rien faire, au contraire.

Même si la volonté et la conscience perd ici ses droits, toutes les autres fonctions de l'organisme peuvent s'exprimer et parfois de manière extrême.

C'est le cas pour la phase qu'on appelle aujourd'hui, le " sommeil paradoxal " (le moment où l'on rêve en fait). Dans ce moment généralement court (5 à 10 mn), qui se répète de 4 à 5 fois par nuit (un cycle de sommeil dure environ deux heures), l'activité du cerveau est exceptionnellement importante, encore plus qu'en veille consciente (ce qui explique que l'on puisse avoir l'impression que les événements imaginés dans un rêve de quelques minutes s'étalent sur plusieurs heures, la sensation du temps étant ici trompée ou plutôt, modifiée).

On peut aussi citer les capacités régénératrices et de construction du corps, notamment au niveau des os et des muscles, sur lesquelles les organes végétatifs et cellules se concentrent, grâce aussi à l'hormone de croissance (sécrétée surtout pendant le sommeil, nous l'avons vu).

La plupart des sportifs de haut niveau dorment beaucoup afin de " récupérer ", pour ces raisons (parfois 12 heures par jour, voire plus, notamment pour les body-builders, haltérophiles et autres sumotoris, qui utilisent l'effort de puissance et doivent donc accumuler et dépenser d'énormes réserves alimentaires et tissulaires (voir à " blessures " et " alimentation ")).

Par contre, lors du sommeil paradoxal, une hormone vient bloquer toute transmission nerveuse du cerveau aux muscles, ceux-ci atteignant un niveau de relaxation extrême (inactivité). Un dérèglement de cette hormone, est vulgairement appelée " somnambulisme ", et se caractérise par l'accomplissement des gestes pensés dans le rêve, sans pour autant ressentir les stimulus de l'environnement réel (ce qui peut engendrer des situations comiques mais aussi dangereuses (chutes, brûlures etc.)).

On mesure encore très mal quel est l'utilité et le bénéfice pour l'individu de cette phase de sommeil étonnante.

Les autres phases ne sont que des transitions progressives de l'état de veille vers cette apogée que constitue le sommeil paradoxal, à ceci prêt que le cerveau diminue progressivement et conjointement son activité avec le reste du corps jusqu'à un seuil où l'on passe brutalement à une extrême activité du cerveau et une extrême inactivité du reste du corps. Toutes ces connaissances nous sont données avec certitude grâce à l'électroencéphalogramme. Avant, on pensait rêver pendant toute la période du sommeil (pour les raisons décrites plus haut). Cette sensation erronée est accentué par le fait que quand le cerveau est inconscient, il ne garde pas d'informations en mémoire, et on a donc une sensation d'inexistence temporelle (on perd la sensation du temps qui s'écoule). Il est aussi amusant de noter (car on n'y voit pas bien l'utilité si ce n'est pour des questions de défoulement ou catharsis) que les rêves paraissent toujours extrêmement réalistes quand on les vit. Cela s'explique par le fait que c'est le cerveau lui-même qui crée ces illusions, il n'y a ici pas de filtre sensible, contrairement aux illusions artificielles (dans un cinéma par exemple, on peut toujours voir le bord de l'écran, son voisin, se sentir assis, voir les montages et coupes des images, les parasites sur l'image, etc.).

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Une autre chose intéressante à remarquer, est la présence des cycles de sommeil, en période de veille également. C'est-à-dire que, sans sombrer dans l'inconscience, on passe toutes les deux heures environ, par des phases de somnolence relative (baisse d'énergie) et d'excitation plus grande, sans effort de volonté. Il peut être judicieux d'optimiser cette aptitude, premièrement pour rythmer pauses et moment de concentration plus intenses dans son activité, deuxièmement pour choisir le moment de dormir, même en dehors d'une habitude (exemple : sieste exceptionnelle).

Notez aussi que, l'afflux important du sang au niveau de l'estomac en début de digestion (après le repas) est soporifique (car il y a moins d'oxygène pour le cerveau). Il faut donc éviter de jouer et se concentrer pendant cette période, mais également de dormir, car le sommeil entraîne un endormissement des organes digestifs (nous l'avons vu plus haut). C'est le moment idéal pour des activités de divertissements non physiques et peu réfléchis (cinéma, jeux de société, etc.), car si le sang doit aller vers les muscles (respiration et glucose), ce sera au dépend de l'estomac et du cerveau (ce qui peut même entraîner l'évanouissement, si on se force vraiment trop).

Un mot maintenant sur la qualité de la literie et de la posture de sommeil.

Un bon lit doit être plutôt dur. Le système à lattes de bois hérité des japonais (futon) et le matelas en latex avec bulles microscopiques (mais néanmoins dense), sont les systèmes reconnus par tous les médecins comme étant les meilleurs, actuellement. D'abord, ils se déforment peu à l'usage (si élasticité et ou dureté extrême) contrairement aux ressorts et autres rembourrages (tassement). Ensuite, la mollesse des autres literies induit une courbure non naturelle de la colonne vertébrale, surtout si l'on dort sur le côté (en " chien de fusil "). Enfin, un lit "dur" (sans dormir sur la pierre ou le parquet pour autant, aussi dommageable pour les cartilages) permet un réveil plus aisé (plus dynamisant pour les sens et les muscles).

La meilleure position pour dormir est la position sur le dos, pour préserver la colonne vertébrale des pressions du poids sur les cartilages vertébraux (qui, nous l'avons vu, peuvent s'abîmer irrémédiablement et son donc très précieux). Cette pression est accentuée par le fait que les muscles intervertébraux ne sont plus là pour la soutenir (ils sont " endormis "). De plus, si on passe prêt de la moitié de sa vie dans un lit, on se rend vite compte que c'est loin d'être anodin (il suffit de dormir une nuit dans une mauvaise position pour en ressentir immédiatement les effets (" torticolis ", douleurs)). Cette position nécessite néanmoins une précaution : un oreiller suffisamment haut pour éviter que la langue se coince dans la gorge ou pire (beaucoup d'alcooliques, comme le regretté John Bonham, sont morts en dormant sur le dos et en se noyant dans leurs propres vomissures (une mort assez sordide et inutile, s'il en est)). C'est pourquoi tout secouriste sait qu'il faut positionner un homme inconscient sur le côté.

L'inconvénient de la position sur le côté est le tassement asymétrique des vertèbres, qui en résulte. Cette asymétrie est en fait naturellement compensée et minimisée par un changement fréquent de positions (sur la gauche ou la droite) pendant le sommeil, grâce aux phases de somnolences (phases idéales pour se réveiller en douceur, soit-dit en passant).

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La pire position est la position sur le ventre, qui oblige à tordre entièrement la colonne sur elle-même pour pouvoir tourner la tête, ou seulement les vertèbres cervicales (ce qui n'est guère mieux car encore plus extrême, comme torsion).

Enfin, pour en terminer avec cette rubrique, notez que plus vous dormez, plus vous vivrez longtemps, jusqu'à un certain point. Il existe en effet des pathologies du sommeil dues à un excès de morphine, qui finissent par rendre quasiment inexistant le temps de veille. Cette maladie d'origine génétique et difficilement soignable, révèle aussi l'impact de la détermination génétique sur la tendance de chacun à dormir, qui est pourtant purement hormonale et ne dépend en rien des besoins réels d'un individu (on n'a pas forcément plus envie de dormir par ce que l'on s'est dépensé physiquement, le stress induit par l'effort physique peut même inciter à veiller plus). Une fois de plus, cela montre qu'il faut se méfier de ses sensations, souvent trompeuses justement parce qu'elles sont extrêmement contrôlables par la volonté également, chez l'être humain (voir la pratique des fakirs, par exemple, qui développent une résistance et une insensibilité à leurs douleurs physiques, pour s'en convaincre).

L'augmentation de la longévité est due à l'hormone de croissance mais aussi au concept même de repos, " jachère ", " sabbat ", afin de laisser le temps aux tissus de se reconstruire. Cette reconstruction (ou récupération) est particulièrement nécessaire pour compenser une activité physique intense et ou des blessures (voir à " blessures "), comme c'est le cas pour la batterie et les percussions à un haut niveau de pratique.

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Marc de Douvan (décembre 2005).

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