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Les cloches mandingues

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Les cloches mandingues ("kenkens") ressemblent aux cloches de vache cubaines (elles sont d'ailleurs toujours utilisées en Afrique pour localiser le bétail (bovins, chèvres, etc., attachées autour de leur cou)), mais elles gardent des caractéristiques plus anciennes. Elles sont forgées (martelées) et non soudées (ouvertes sur leur longueur), et en acier brut (non chromé ou peint). Elles sont munies d'un crochet d'acier recourbé à l'extrémité, pour pouvoir les attacher avec une corde. Leur son est donc très cristalin surtout si elles sont épaisses, et cette carractéristique est accentuée par la frappe traditionnelle par une baguette en fer également (en fait le battant retiré de la cloche: voir photo qui fait apparaitre la boucle qui sert à attacher le battant à la cloche). Chaque cloche est associée à un des trois dununs suivant sa taille, mais ne joue généralement pas trois phrases différentes, contrairement aux dununs. De plus, ces phrases se chevauchent toujours à certains moment, contrairement à celles des dununs. Un peu comme les "agogos" brésiliens ou les "cloches de vache" cubaines, elles proposent donc des figures volubiles et entrelacées (avec beaucoup de notes "doublées").

La figure de base la plus typique est une autre biguine que celle des djembés: Ti - titi - titi -

Cette phrase peut être décalée ou combinée avec des notes simples (exemple: titi - titi - ti - ou: ti - titi - titi - ti - ti - ti - ti .).

C'est généralement la main gauche (contrairement au jazz) qui joue la cloche traditionnellement, et celle-ci n'improvise pas (comme pour la cymbale de la batterie de jazz, ou la cloche des timbales latines).

Notez aussi que, contrairement aux (bons) batteurs de jazz ou de rock, la main droite (celle qui frappe le dunun) joue presque toujours systématiquement à l'unisson avec la cloche, se distinguant de cette dernière en variant la frappe ou en la laissant jouer seule, ce qui facilite le problème du jeu en "indépendance". Seuls les virtuoses du dunun et de la cloche, improvisent sans difficulté avec une indépendance totale de la main droite. La "cascara", phrase cubaine de cloche la plus célèbre et typique, est déjà jouée au kenken dans une ancienne polyrythmie mandingue, "djagbé", qui intervient à la fin du ramadan. La pratique du "double drumming" (jeu de la grosse caisse et des cymbales par un seul instrumentiste) au XIXème siècle en Louisiane (U.S.A.), n'est pas sans rappeller la pratique des dununs et kenkens, même dans les rythmes employés.

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