Les bongos sont une version de petite taille, des congas, et s'inscrivent dans leur continuation (diamètre de 6 à 9'', fûts en lattes de chêne massif collées et vernies, peau de vache, cercles et tirants à vis, en acier (généralement 4)). Le principe des bongos, qui associe à chaque fois une paire de tambours, un petit et un grand, relié par un bras en bois très court, se retrouve au Maghreb avec des paires de "darbouka" (tambour digital en terre cuite et peau de poisson tendue par boyau, avec un fût en forme de double cônes imbriqués et inversés, proche du "djembé", ou d'un vase à l'envers et percé des deux côtés), reliées par boyau séché.
Son rythme de base est très proche du rythme de base du djembé: une biguine dont les notes aiguës marquent les temps ("cafe con pan").
On peut installer les bongos en les coinçant entre les jambes au niveau des genoux, en étant assis sur un tabouret (assise horizontale), petit bongo à gauche, ou utiliser un stand spécial qui permet de jouer également debout.
Certains percussionnistes intègrent un stand de bongos avec leur congas, pour agrandir leur tessiture ou leur gamme de son.
Mais les bongos ne se jouent pas avec la même technique que les congas, pour les faire sonner. D'abord, il faut préciser que le bongo aigu doit être extrêmement tendu, pour améliorer son niveau sonore, affaibli par la nécessaire petitesse de sa caisse de résonance (autrement il ne ferait pas une note aiguë). Ensuite, pour faire vibrer au maximum les peaux, qui sont plus petites et ont donc moins tendance à résonner, il faut jouer avec l'extrémité des doigts, voire, juste la dernière phalange du majeur ou de l'index, et frapper la peau à l'endroit le plus résonant: à un tiers environ du bord. Les doigts doivent "rebondir", pour laisser résonner, mais ce sont bien les bras qui entraînent la frappe (contrairement au jeu sur darbouka, où seul le poignet ou les articulations des doigts interviennent, un peu comme pour un piano).
Certains joueurs de bongos élargissent le champ des techniques de frappe, en utilisant aussi le claqué, le coup étouffé (comme au congas ou djembé), ou le "tambourinage" des doigts (comme au piano: alternance rapide de la frappe de l'auriculaire, annulaire, majeur, index, voire pouce, qui peut être alterné entre les mains (exemple: majeur puis index de la main droite puis, majeur puis index de la main gauche (roulement utilisé traditionnellement pour le "zarb", sorte de darbouka persane en bois)).
En musique salsa, le joueur de bongos improvise généralement presque en continu lors d'un mambo, et joue d'une cloche de vache ("cow bell") qu'il tient dans sa main, lors d'un montuno (les deux types de polyrythmies se succèdent souvent en suivant l'alternance couplet-refrain). Cette cloche, appelée cloche de bongo ("bongo bell") est large et grave. Le fait de la tenir dans la main, permet au joueur de bongo de faire un mouvement de balancier avec la cloche et le poignet, en complémentarité du mouvement de la baguette, pour passer rapidement d'une frappe du plat avec l'extrémité de la baguette, "piano", à une frappe du bord de l'ouverture avec le manche, "forte" (l'ouverture de la cloche doit être placée en avant du joueur et le plat, au dessus). La phrase de base consiste à jouer tous les temps avec le bord et la clave de rumba avec le plat (la clave montuno est généralement "à l'envers" (clave 2-3)).
Enfin, en musique contemporaine, certains percussionnistes et batteurs peuvent utiliser les bongos avec des baguettes, pour donner un côté latin où créer une sonorité inhabituelle et subtile (Exemple: Horacio Hernandez).
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